Sa famille. Leur enfant.
Almog, fils de Michal et Yossef ‘Hay Shilony, est né à Jérusalem le 2 octobre 1994, 27 Tishri 5755 du calendrier hébraïque.Almogui – c’est ainsi que l’appelait sa famille, a vu le jour cinq minutes après son frère jumeau Sahar ; frère,il l’était également de Lidor, sa sœur aînée, et d’Uriel et de Tehila, plus jeunes que lui.
La période scolaire – valeurs morales, principes et avenir
Du CP à la 4ème, son parcours scolaire se déroule à l’école « KhinukhAtsmaï » (‘éducation indépendante’)dans la localité de Hashmonaïm, à proximité de Modiin. Almog était un enfant au bon cœur, souriant et chaleureux, tendre et affectueux.Il était calme et très indépendant, peu enclin à solliciter de l’aide. Son père raconte que son fils était « silencieux et attentif, au regard empli de sagesse, au sourire séducteur. On ne pouvait qu’en tomber amoureux. Toujours premier en tout ce qui touche au sacré, il ne posait de question que pour s’instruire vraiment. Elève intelligent et sage. Vertueux, homme de vérité, déterminé à réussir. »
Almog et son jumeauSahar avaient l’habitude de passer du temps ensemble, ils partageaient la même chambre, étaient sur les bancs de la même classe, ont fait ensemble des randonnées cyclistes à l’initiative et avec la coopération de leur père, se chamaillaient parfois mais se protégeaient mutuellement aussi, et surtout ils étaient attentionnés l’un envers l’autre. Comme de nombreux jumeaux, ils avaient développé un humour qui n’appartenait qu’à eux.
Un soldat aux valeurs morales – la période militaire
A l’approche de son enrôlement, à sa grande déception, son profil militaire ne favorisait pas son admission aux fonctions de combat auxquelles il souhaitait accéder, mais il n’a pas renoncé pour autant. Almog décida d’améliorer sa forme physique et mentale, et consacra à cela beaucoup de temps et de volonté. Lors d’une visite à la base de Nevatim, il a découvert la compagnie des MegueneïHaNeguev(‘Défenseurs du Néguev’), opérant dans le cadre des forces de défense terrestres affectées à l’armée de l’air.Enchanté de sa rencontre, il en est devenu complètement « accro » et a investi tous ses efforts pour se faire enrôler dans les rangs de cette compagnie comme combattant à part entière, au bataillon NetsahYehoudaet ce, en tant que soldat religieux.
Almog– combattant
Le 21 mars 2013, après dix mois de service volontaire, AlmogAssaelfut enrôlé et a suivi plusieurs formations de haut niveau à l’école des métiers d’infanterie connexes àl’armée de l’air, afin de devenir un combattant professionnel et qualifié au sein de la compagnie des ‘Défenseurs du Néguev’.Pendant ces formations il s’est fait de nombreux vrais amis. Il s’est distingué par ses performances en opération, en particulier dans les cours destinés aux chefs de section de combat. Très vite, AlmogAssael est devenu le bras droit du chef de groupe et ses qualités de guide ont pu s’exprimer. Comme l’affirment ses compagnons de groupe, il ne se reposait pas sur ses lauriers. Toujours actif, il cherchait toujours à améliorer la situation présente. Tous sans exception témoignent de sa force de caractère, de sa générosité de cœur et de son regard franc.
A l’une des manœuvres, AlmogAssael s’est rendu alors qu’il souffrait de douleurs au genou. Bien que ses douleurs s’aggravèrent lors de cette expédition, il ne s’en plaignit pas et poursuivit l’exercice sans renoncer et avec détermination jusqu’à la fin du parcours, servant ainsi de modèle d’exception aux yeux de ses soldats. Chef admiré, il était devenu un exemple à suivre et ses qualités firent sa réputation aussi bien auprès de ses soldats que de ses supérieurs.Ses amis et ses hommes s’accordent tous à dire que lors de l’opération TsukEïtan (‘Bordure Protectrice’), en été 2014, ils se sentaient en sécurité à ses côtés pendant les missions. Il inspirait le calme et l’optimisme, en particulier dans les heures difficiles.
Le bien-être des subordonnées avant tout
En tant que chef de sectionet qui plus est,de section de combat, AlmogAssael était connu pour la priorité absolue qu’il accordait au bien-être de ses subordonnés. Il était intimement convaincu qu’un soldat rassuré, dont les difficultés recevaient toute l’attention nécessaire, devient un combattant bien plus loyal, qualifié, professionnel et de haut niveau. Par exemple, il veillait attentivement à la santé dentaire de ses soldats, renonçant parfois à ses droits de recevoir ces mêmes soins – faisant passer le bien-être de ses subordonnés avant le sien propre. Ses supérieurs affirment qu’il était impossible de résister à son charme et à son regard franc et bon.
AlmogAssaelavait découvert le milieu social difficile dans lequel certains de ses soldats avaient grandi. Il en adopta un bon nombre, aussi bien sur le plan affectif que sur celui de l’hospitalité chez lui. Il était particulièrement touché par les soldats seuls et ceux-ci lui ouvraient leur cœur parce qu’ils savaient qu’AlmogAssael ne reculait pas devant la difficulté, qu’il allait au fond des problèmes pour trouver la solution optimale et y parvenir. Le père d’AlmogAssael a expliqué que son fils considérait comme impossible de les laisser seuls sur le terrain pendant leurs permissions et qu’il a ainsi convaincu ses parents : « Maman, Papa, vous n’avez pas idée de la dose de souffrance et de volonté de donner qu’il y a chez ces soldats. »Il accueillait des soldats seuls chez lui en fin de semaine et subvenait à leurs besoins. Ses hommes, du même âge que lui, l’avaient surnommés leur « père » en hommage à sa relation chaleureuse envers eux et à son souci de leur bien-être.
Entre deux – activité communautaire, temps consacré à la famille
Lors de ses courtes permissions à la maison – même après de longues semaines de service, et à peine arrivé dans son quartier à Modiin, il ne manquait pas de rendre visite à une voisine âgée pour lui offrir son aide, avant même de rentrer chez lui. Avant son enrôlement, il aidait de temps en temps le mari âgé de cette dameet désormais, il continuait selon sa tradition de visite. Lorsqu’il était en retard pour présenter à la vieille dame ses vœux de bonne année, il s’excusait de n’avoir pas pu venir plus tôt parce qu’il se trouvait avec son unité…en être humain etconcerné qu’il était.
Le respect des parents était pour AlmogAssael une valeur suprême. Lorsqu’il rentrait chez lui en permission – au lieu de rattraper ses heures de sommeil comme le font généralement les soldats, il se levait le shabbat aux aurores, s’appliquait à accompagner son père à la synagogue et à rester à ses côtés du début à la fin de l’office religieux. Almog y voyait des moments privilégiés passés en commun. Il était pour son père un fils dévoué, un ami fidèle et un interlocuteur avisé. Avec sa mère Michal, AlmogAssael aimait cuisiner depuis son plus jeune âge et ils avaient fait de la cuisine leur fief exclusif. Michal lui faisait confiance en tous points. Avec sa sœur aînée Lidor, il avait l’habitude dès son adolescence d’avoir des discussions sérieuses et réfléchiesdont elle garde un souvenir profond. A ses plus jeunes frère et sœur, Uriel et Tehila, il a aussi consacré du temps, des câlins avec la tendresse fraternelle qui le caractérisait, et partagé des heures de jeu très animées.
Son couple
Noy Hilo, la compagne d’AlmogAssael pendant les deux dernières années de sa vie, a fait de lui le plus heureux des hommes et il lui a donné en retour tout ce qu’il pouvait pour qu’elle soit fière de lui et se sente aimée. Il aspirait au jour où il l’épouserait. Leur mariage devait être fixé après sa libération des obligations militaires. Noy raconte : « au début, nous étions seulement amis. Ce n’est qu’au bout d’un an que nous sommes devenus un couple aux yeux de tous. Un couple merveilleuxqui a duré deux ans et demi… Dès le début de notre relation, j’ai découvert en lui une personnalité délicate, adulte et exceptionnelle. La façon qu’il avait de m’embrasser la main quand nous sortions de la synagogue était si noble et si respectueuse… Il était clair pour moi que c’était lui, cet être doté de telles valeurs morales que je voulais comme père de mes enfants… AlmogAssael m’a invitée à assister à divers cours de Torah et pour que je m’y sente plus à l’aise, il m’y accompagnait lui-même… Il m’a ouvert les yeux sur l’enchantement unique qu’inspire le judaïsme et sur ses nombreux niveaux de profondeur… Il avait le don de ramener le sourire sur mon visage quand j’étais contrariée, il suffisait que mon regard croise ses yeux doux pour me faire sourire. Il m’inspirait le calme et la sérénité… Après son enrôlement, il n’a pas négligé notre relation et a mis à profit chaque occasion, même très brève, pour s’y investir et l’enrichir. Il plaçait notre couple très haut dans ses priorités, souvent au détriment du temps qu’il aurait pu consacrer à ses amis. Cela m’a beaucoup émue et fait comprendre à quel point il tenait à moi et l’importance que j’avais dans sa vie. »
18 heshvan5765 – 10.11.2014
Sur le chemin du retour vers la base, alors qu’il traversait la gare ferroviaireHahagana, un terroriste a attaqué et poignardé AlmogAssael. Grièvement blessé, AlmogAssael n’a pas baissé les bras et utilisant les dernières forces qu’il lui restait, il a courageusement lutté contre le terroriste et évité ainsi que ce dernier ne s’empare de son arme de service. Transporté à l’hôpital Shiba à Tel Hashomer dans un état sérieux, il a succombé à ses blessures quelques heures plus tard sur la table d’opération.
A la mémoire du fils
Après le décès de leur fils, la famille Shilonya décidé de perpétuer la mémoire d’AlmogAssael en fondant un foyer chaleureux pour les soldats seuls dans la ville de Modiin,et de le nommer « Foyer AlmogShilony ». Les fondements du Foyer et la logique de sa création ne sont autres que les valeurs exceptionnelles d’AlmogAssael, avec pour devise :
« Tel le corail dont tu portais le nom (‘almog’), tu as vécu ta vie.
Epanoui sous l’eau, à l’abri des regards,
Généreux et soucieux de tous ceux qui t’entourent. »